Des villes françaises se mettent à la désinfection des rues, des robots munis de lampes à ultraviolet sont développés à Singapour… Pour quel résultat?

CORONAVIRUS – Plusieurs villes du sud de la France comme Cannes ou Montpellier ont déjà opté pour la désinfection de la ville à grande échelle contre le Covid-19. À Bordeaux, l’ARS (Agence régionale de santé) et la préfecture ont déconseillé cette méthode. À Paris, la question divise.

Interrogés par Le HuffPost, Hicham Kardoudi, gérant de l’entreprise Stoprat, et le professeur Daniel Camus, épidémiologiste à l’Institut Pasteur de Lille sont pour le moins sceptiques sur la décontamination à grande échelle, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

Pour Hicham Kardoudi, le plus pertinent est de désinfecter les lieux et objets potentiellement en contact avec les mains, comme les barrières, les digicodes ou encore l’intérieur des transports en commun.

Stoprat est très sollicité ces temps-ci par de nombreuses entreprises qui souhaitent décontaminer leurs locaux, suite à un cas de coronavirus avéré au sein de leur effectif ou simplement en prévention. Lui utilise la méthode de la “nébulisation”, la projection d’un produit biocide qui tue les virus, sans abîmer les machines comme l’informatique. 

Pour le professeur Daniel Camus, ces biocides sont très efficaces car ils détruisent des virus connus comme étant bien plus résistants que le Covid-19.

Les UV, de la poudre aux yeux?

En revanche, il reste interrogatif sur la méthode de la décontamination par lumière ultraviolette. En effet, les lampes couvrent une très petite surface et sont habituellement utilisées pour désinfecter des accessoires médicaux ou des salles opératoires. Hicham Kardoudi ajoute que ces lumières sont hautement dangereuses pour les humains et qu’il y a un temps d’exposition minimum nécessaire pour tuer les virus. 

Une entreprise de Singapour a créé un prototype de robot muni de ces lampes et autonome pour se déplacer, mais sans préciser quelle taille de pièce il pourrait couvrir. 

Le professeur Daniel Camus ajoute que le prochain défi de la désinfection se fera surtout à la maison. En effet, avec la saturation des hôpitaux, de plus en plus de malades devront rester chez eux et suivre des règles strictes pour empêcher la propagation du virus.

Source : huffingtonpost.fr

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